Un vendredi 13 bien malchanceux
C’est au rythme des rebondissements qu’a battu pendant 8 jours le cœur des passionnés du patrimoine français…
Au cours de la nuit du vendredi 13 et le samedi 14 avril, le reliquaire du cœur d’Anne de Bretagne, une pièce d’une valeur inestimable, a été dérobé au musée Thomas Dobrée de Nantes.
Fort heureusement, l‘objet d’art vient d’être retrouvé et en bon état semble-t-il.
Mais que s’est-il réellement passé ?
Les caméras de vidéos surveillance du musée nantais ont révélé que ce sont 4 individus masqués qui ont commis le vol, faisant voler en éclat les vitrines pour dérober le cœur sacré, ainsi qu’une pièce d’orfèvrerie du XVIème siècle, une cinquantaine de pièces d’or et une statuette hindoue dorée.
Alors que tout le monde craignait que cet objet soit fondu, tout s’est accéléré après l’arrestation de trois jeunes hommes, vendredi. Deux ont été mis en examen et écroués pour « association de malfaiteurs » et « vol de biens culturels ».
« Trois hommes, originaires de la région nazairenne, étaient en garde à vue vendredi 20 avril. Deux suspects, âgés de 22 et 23 ans, ont été mis en examen ce samedi pour association de malfaiteurs et vol de biens culturels. Ils ont été placés en détention provisoire. Les deux suspects contestaient jusqu’à ce matin toute participation aux faits, selon une source proche du dossier. Deux autres individus sont toujours activement recherchés » apprend-on dans le journal Presse Océan.
Pourquoi ce reliquaire est-il un objet exceptionnel ?
Le reliquaire du cœur d’Anne de Bretagne est un objet, selon la directrice de l’établissement, Julie Pellegrin, d’un « niveau patrimoine international absolument unique ». Véritable pièce emblématique de la Ville de Nantes et exposée au musée Dobrée depuis 130 ans, sa disparition a donc été vécue comme un déchirement.
C’est en 1514 que ce reliquaire a été réalisé, lors de la mort d’Anne de Bretagne à 36 ans, alors Reine de France. Ce chef-d’œuvre d’orfèvrerie mesure 15 cm de haut est un écrin funéraire conçu pour pour abriter le cœur de la jeune reine.
Alors que le corps d’Anne de Bretagne a été inhumé à la basilique de Saint Denis, « La reine Anne, duchesse de Bretagne, avait souhaité que son cœur soit inhumé auprès de ses parents. » a expliqué Le président du Département Philippe Grosvalet.
Une copie au musée ?
Le musée, qui restera fermé pour « une durée indéterminée », va prendre de nouvelles dispositions en matière de sécurité, assure Julie Pellegrin.
Pour autant, le musée assure que le cœur, toujours entre les mains des enquêteurs, regagnera bien les vitrines du musée nantais, qui doit être totalement rénové d’ici à 2021. « Nous n’envisageons pas de mettre une copie, assure Catherine Touchefeu, vice-présidente du Département en charge du patrimoine. C’est la rencontre avec l’objet qui crée cette émotion particulière. »
« Le département a été très critiqué mais on ne veut pas montrer de fac-similé, et garder l’original dans un coffre, renchérit Julie Pellegrin. Nous l’assumons totalement.