C’est trois siècles de l’évolution technologique qui seront mis à l’honneur chez Sotheby’s lors de la vente History of Science and Technology à New York le 12 décembre prochain.
De la révolution scientifique, qui débute au 17ème siècle, jusqu’aux grandes avancées du 20ème, les avancées technologiques profitent autant à la physique, aux mathématiques, qu’à la cryptographie, la médecine et l’astronomie.
Sous différentes formes – livres et manuscrits, instruments scientifiques, photos et appareils quasi-connectés, la vente propose aux collectionneurs des objets témoins, qui ont fait l’Histoire.
Pendant de nombreux mois, les alliés ne réussirent pas à décrypter les messages nazis
La vente mettra à l’honneur la célèbre machine Enigma. Deux exemplaires seront proposés dans cette vente : le modèle M4, et une machine Enigma I des années 1930.
Compte tenu de la sophistication d’Enigma, le décryptage des messages allemands fut impossible, jusqu’à ce qu’Alan Turing, souvent qualifié de « père de l’ordinateur » réussisse à briser le codage pendant la guerre.
Enigma est une machine électro-mécanique portable, qui a servi à chiffrer et déchiffrer l’information, principalement utilisée par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle automatise en fait le chiffrement par substitution, qui consiste à remplacer les lettres ou les mots par d’autres symboles.
Il a ainsi contribué à sauver la vie de très nombreuses personnes en découvrant l’emplacement des sous-marins allemands. L’histoire du décryptage d’Enigma a été adaptée au cinéma par Morten Tyldum dans le film « Imitation Game ».
Enigma M4. Machine à chiffrer Enigma à quatre rotors (“M4”) de la Kriegsmarine, entièrement opérationnelle. Berlin-Wilmersdorf, Allemagne, Heimsoeth und Rinke, 1944. Estimation : 350 000-500 000 dollars.
En vente : une machine Enigma encore en état de fonctionnement
Le numéro 1024 indiquée sur l’enigma I (lot 65) permet de retracer son histoire : on apprend alors qu’elle fut fabriquée dans les années 30, et fut l’une des toute première utilisée par l’armée allemande.
Quant au modèle M4 (lot 67) il était plutôt utilisé par la Marine de Guerre, « Kriegsmarine ». Un modèle sera aussi proposé aux enchères présenté par Sotheby’s dans cette vente. Il s’agit d’une des variantes les plus complexes. Ce modèle fut mis en service à partir de 1942, aussi, pendant quasiment 11 mois, les alliés ne réussirent pas à décrypter les messages des nazis.
Le terme « Enigma » désigne en fait toute une famille de machines, car il en existe plusieurs modèles, avec de subtiles variantes, commercialisées en Europe et dans le reste du monde à partir de 1923. Néanmoins, le modèle M4 proposé dans cette vente, est l’un des cinq encore en parfait état de fonctionnement actuellement.
Enigma : une avancée considérable pour la cryptographie
La machine Enigma chiffre en fait les informations en faisant passer un courant électrique à travers une série de composants : ce courant est transmis en pressant une lettre sur le clavier, puis il traverse un réseau complexe de fils et allume une lampe, qui indique la lettre chiffrée.
Enigma I. Machine de chiffrement Enigma I à trois rotors, entièrement opérationnelle. Berlin, Heimsoeth und Rinke, début des années 1930. Estimation : 120 000-180 000 dollars.
Est ajouté à ce procédé un système de « rotors », qui sont en fait une série de roues adjacentes qui contiennent les fils électriques utilisés pour chiffrer le message. Les rotors tournent, modifiant la configuration complexe du réseau chaque fois qu’une lettre est tapée. La machine utilise aussi une autre roue, nommée « réflecteur », et un composant appelé « tableau de connexion », qui permet de complexifier encore plus le processus de chiffrement. L’exemplaire Enigma I est composé de trois rotors, et le M4 de quatre rotors.
Des ouvrages scientifiques exceptionnels aux enchères
La vacation proposera aussi aux meilleurs enchérisseurs d’acquérir des ouvrages scientifiques d’exception, comme cet exemplaire de l’oeuvre fondamentale « les Principes Mathématiques » de Newton, mais un ouvrage tout particulier puisqu’il s’agissait de l’exemplaire personnel d’Albert Einstein.
Des manuscrits historiques feront partie de la vente : une lettre signée de la main de Darwin, où est finalement remis en question son athéisme : « …I would… be much obliged to you if you would, in two or three words, simply tell me if your doctrine of the descent of man destroys the evidence of the existence of a God looked at through nature’s phenomena.” Darwin’s response, in part: “The strongest argument for the existence of God, as it seems to me, is the instinct or intuition which we all (as I suppose) feel that there must have been an intelligent beginner of the Universe; but then comes the doubt and difficulty whether such intuitions are trustworthy… »
Charles Darwin. Lettre autographe signée, à James Grant. Down Beckenham, 11 mars 1878. Estimation 40 000-60 000 $.
Une lettre d’Albert Einstein, une lettre d’Isaac Newton, des formules mathématiques autographes de Alfred North Whitehead, autant de témoignages rares de l’histoire des sciences qui seront proposés dans cette vacation.
Le prix Nobel de la médecine de 1954…D’emblée, cela ne vous parle peut être pas, mais il s’agit de la récompense donnée à Frederick C. Robbins qui oeuvra toute sa vie à découvrir le vaccin contre la polio.
Le prix Nobel de la polio. La médaille du prix Nobel de physiologie ou de médecine de 1954 décernée à Frederick C. Robbins pour ses travaux qui ont permis de sauver des vies et de mettre au point le vaccin contre la poliomyélite, avec le diplôme calligraphié qui l’accompagne et les documents connexes. Estimation 200 000-300 000 dollars.
Alfred North Whitehead. Carnets de notes mathématiques autographes, non signés et non datés, mais datant d’environ 1900. Estimation : 80 000-120 000 dollars.
Vente aux enchères le 12 décembre chez Sotheby’s New-York. Catalogue de vente ICI