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Comment acheter de l’art africain authentique ?

Mise à jour 8 février 2024 par Redak

Depuis que des artistes tels que Picasso, Matisse ou Duchamp l’ont mis en lumière à travers leurs œuvres, l’art africain n’a plus jamais cessé de fasciner les collectionneurs et amateurs. Masques, statues, fétiches, mais aussi bijoux, instruments de musique, armes… ont investi les musées, à commencer par celui du Quai Branly à Paris. Si vous recherchez de tels objets, sachez que le marché est très complexe. Une situation qui est due à l’histoire même du continent africain, forgée notamment par le colonialisme, les guerres tribales, les missions d’évangélisation… Les œuvres sont rares… et les faux sont nombreux.

Nous vous proposons d’en savoir plus sur ce marché et nous vous donnons des conseils pour éviter les contrefaçons.

 

L’art africain traditionnel : quelques repères

Avant tout, lorsqu’on parle d’art africain est en fait évoquée une très grande variété d’œuvres et d’objets provenant des pays d’Afrique subsaharienne, du Niger à la Namibie, de la Côte d’Ivoire au Mozambique, en passant par le Nigéria, le Congo, Madagascar…

Jusqu’au début du 20e siècle environ, cette riche production artistique est négligée par les musées occidentaux, par les collectionneurs et autres amateurs d’art. Ce sont essentiellement les peintres des Avant-gardes qui popularisent cet art, à l’instar de Picasso dans son tableau Les Demoiselles d’Avignon. Les missionnaires, les militaires, les Européens rentrés sur le continent après l’indépendance de ces pays d’Afrique… emportent quant à eux dans leurs valises quantité d’objets d’art qui vont peupler les cabinets de curiosité, les galeries, les musées. Et dès les années 80, le marché de l’art africain connait un engouement spectaculaire. On parle alors plutôt d’arts premiers ou d’art primitif. Depuis, la demande ne cesse de croître ; mais l’offre reste limitée.

Attention aux contrefaçons

Les spécialistes s’accordent pour affirmer que les chefs-d’œuvre de l’art africain sont d’ores et déjà conservés dans les musées occidentaux, par exemple à Paris, Quai Branly. Pour autant, il est toujours possible de trouver masques, fétiches et autres statuettes rituelles ainsi que des objets du quotidien comme de la vaisselle, des outils, des armes… Hormis les objets fabriqués en bronze, venant du royaume du Nigéria notamment, ces œuvres restent rares, car leur matériau et leur mode de conservation ne leur a pas permis de traverser les siècles. C’est pourquoi il est exceptionnel de trouver des objets anciens de plus de 50-100 ans. D’autres facteurs expliquent la disparition de ces pièces : l’évangélisation, la conversion à l’islam, les conflits guerriers, une politique de protection du patrimoine inefficace…

Mais le succès est là. Et il entraîne une abondance de contrefaçons, souvent fabriquées et achetées directement en Afrique. Les faussaires ont mis au point des techniques artisanales pour imiter la patine des objets anciens et vendent comme tels des productions contemporaines. Elles peuvent être ensuite vendues à prix d’or ; et ces faux peuvent même se retrouver au cœur des collections des plus grands musées.

 

Comment éviter les faux ?

Autre difficulté : les objets d’art traditionnel créés en Afrique ne sont ni signés ni datés. C’est pourquoi, avant d’acheter un objet, il est indispensable qu’il soit accompagné d’un certificat d’authenticité, lequel doit retracer précisément l’historique de l’œuvre : où, quand et par qui a-t-elle été trouvée, dans quels pays/lieux a-t-elle transité et à quelle date, entre quelles mains est-elle restée, etc. Avant de vous décider pour un tel objet, vous devez donc rester vigilant et vous informer le plus possible. Visitez musées et expositions, consultez catalogues de vente et livres spécialisés, rencontrez galeristes et collectionneurs…

A savoir que la valeur de ces œuvres en provenance d’Afrique dépend pour beaucoup de leurs découvreur et collectionneur. Plus ces derniers sont réputés, plus l’œuvre a de chance d’être authentique ; et son prix sera établi en conséquence. Le fait que le masque, la statue, l’arme… ait réellement été utilisé lui donne aussi beaucoup de valeur, peut-être plus que ces qualités proprement esthétiques.

Et pour ce qui est de l’art contemporain africain ?

L’art africain ne se résume pas qu’aux statuettes, fétiches, bijoux et autres objets rituels ou usuels. Les artistes peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs… animent de leurs riches créations tous les pays africains, du Ghana à l’Ethiopie en passant par le Mali ou le Benin. Et leurs productions sont, à juste titre, de plus en plus mises en valeur, que ce soit au niveau local ou à l’échelle internationale. En témoigne un marché certes jeune, mais qui ne cesse de se développer. L’intérêt croissant des collectionneurs et des musées pour les artistes contemporains d’Afrique vous permet dès lors de trouver des œuvres de qualité, lesquelles prendront sans doute de la valeur avec le temps. Cet investissement sur le long terme passe avant tout par la recherche de la qualité et de l’authenticité. Consultez les catalogues, renseignez-vous sur les artistes, apprenez à vous faire un « œil » et n’hésitez pas à prendre conseil auprès de spécialistes pour sécuriser votre investissement. 

Damien

Je suis Damien Lagrange, auteur pour AuctionLab. Titulaire d'un diplôme en journalisme obtenu à Londres, je nourris une passion pour l'art et les ventes aux enchères depuis plus de dix ans. Intégré à l'équipe éditoriale d'AuctionLab depuis 2017, je prends plaisir à explorer les archives des maisons de vente aux enchères, cherchant à découvrir les histoires cachées derrière les objets proposés.

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